08/12/2016

LIFESTYLE | 2016 IN SOCIAL ISSUES

On sera tous d'accord pour dire que 2016 a été une année très mouvementée. Elle a été pourrie. Presqu'autant que 2015 et c'était déjà difficile à battre. Beaucoup de choses se sont passées en 2016, il y a eu beaucoup de prises de conscience. Je partage avec vous chronologiquement les moments qui m'ont le plus marqué cette année.

Kendrick Lamar - Performance aux Grammy Awards 2016


Certains ont dû se sentir terriblement mal dans la salle... Il se passe tellement de choses dans cette prestation de Kendrick Lamar qui apparaît enchaîné, prisonnier, le visage tuméfié. Comme pour dénoncer les violences policières ou l'incarcération massive des Afro-américains. Puis il continue et nous emmène en Afrique. Comme pour rappeler aux Afro-Américains d'où ils viennent, comme pour rappeler à tout le monde d'où on les a enlever. Et il finit en beauté avec le continent et Compton écrit dessus. Comme pour rappeler la ghettoïsation des afros-descendants. Magistral.

VV Brown 



VV Brown cette année a été de prise de position politique en prise de position politique. D'abord, elle a commencé par cette annonce: plus de tissage, elle assume ses cheveux et envoie valdinguer l'industrie qui lui dit d'avoir des cheveux Européens. Ensuite, elle remet en place les supporters du mouvement #AllLivesMatter. Et enfin, elle s'affiche, après la naissance de sa fille, en train d'allaiter sein nu sur Facebook. Prend ça Zuckerberg !

Alicia Keys


Quand Alicia Keys a publié cet essai sur le site de Lena Dunham, j'ai été frappé par la ressemblance de son expérience avec la mienne, et celles de beaucoup d'autres femmes. Je ne compte plus les fois où, surtout à l'école, on m'a appelé "jet touffe", "touffe-touffe", "Jackson 5" et bien d'autres parce que mes cheveux étaient différents. Je me souviens tout faire pour ne pas être victime de railleries. J'ai tiré mes cheveux en arrière pendant des années - ça rendait folle ma mère qui me disait que je ressemblais à une grand mère avec mon chignon plaqué - à tel point qu'aujourd'hui je déteste me voir avec un chignon. J'ai lissé mes cheveux pendant des années. Je me souviens que ma prof d'histoire au collège m'avait conseillé de rattacher mes cheveux un jour où je m'étais sentie assez courageuse pour aller en classe les cheveux libre parce que "les élèves derrière ne voient pas". Je me souviens que des camarades s'amusaient à jeter des choses dans mes cheveux ou à cacher des choses dedans et attendaient dans l'hilarité que je m'en rende compte. Je me souviens que j'en pleurais, j'en faisais des vraies crises. "Pourquoi je n'ai pas les cheveux lisses?", "Pourquoi je ne suis pas belle?". Ca rendait malade mon père qui m'a répété toute mon enfance que j'avais des cheveux magnifiques, que les autres en étaient jaloux (j'en ai les larmes aux yeux d'écrire ça). Voilà à quel point les critères de beauté euro-centrés nous rendent malades. Voilà pourquoi ce qu'à fait Alicia Keys est important. Ca demande beaucoup de courage pour nous et pour elle de nous affranchir de tout ça et d'être fier de nous. Et elle a poussé encore plus loin en se libérant de l'emprise du maquillage. Il y a eu un temps où il m'était impossible de sortir sans mon combo eyeliner + mascara. Ce n'est que quand j'ai commencé à travailler à Hollister, où le maquillage tel que je le connaissais, était interdit que j'ai commencé à apprécier mon visage sans une once de maquillage. Ca m'a rendu plus forte - surtout dans une boîte où paradoxalement on recrute un peu sur le physique - de me dire qu'on me trouvait jolie sans maquillage. Aujourd'hui j'assume totalement sortir sans maquillage. Et quand Alicia Keys le fait, grâce à son statut, elle touche énormément de personnes qui seront amenées peut-être à s'accepter et à en faire autant.

Brock Turner - Le violeur de Stanford


Si vous étiez dans une grotte en juin dernier, voici un rappel des faits. Brock Turner, champion de natation de l'université de Stanford aux Etats-Unis, a fait trois mois de prison. Trois mois de prison pour avoir violé une jeune femme inconsciente derrière une poubelle sur le campus de la prestigieuse université. Si la sentence paraît dérisoire, regardez bien la photo et souvenez-vous que Brock Turner est un jeune homme blanc champion de natation. Ce cas du violeur de Stanford m'a littéralement rendu malade. J'avais le ventre sans dessus dessous en lisant la lettre que la victime a dû lire au procès. J'ai failli vomir en lisant celle du père de Brock Turner dédouanant son fils, expliquant que cette "erreur" de quelques minutes allait anéantir la vie entière de son brillant garçon, résumant en quelques mots la culture du viol. J'avais les larmes aux yeux quand j'ai lu que Brock Turner avait été condamné à 6 mois de prison, parce que c'est un athlète plein d'avenir, et qu'il n'en a fait que 3, pour "bonne conduite". Ce cas illustre tellement le climat dans lesquels les femmes évoluent aujourd'hui. Réduire les viols et les agressions sexuelles à des minutes d'égarement, ne pas considérer les violeurs comme des criminels, les considérer comme des hommes décents qui se sont laisser aller, ça laisse quelle fenêtre de construction ça aux femmes ? Non, ce n'est pas aux femmes de surveiller leur consommation d'alcool ou leur tenue vestimentaire. Il est grand temps d'éduquer les hommes, leur apprendre à respecter les femmes. Il est grand temps que notre société patriarcale et archaïque comprenne ça.

Jesse Williams - Discours aux BET Awards



En cinq minutes, montre en main, Jesse Williams a tout dit. Tout. Il n'y a rien à ajouter. Je suis Jesse Williams sur Twitter depuis quasiment mon inscription. J'ai remarqué son activisme politique lors de la campagne pour le deuxième mandat de Barack Obama. Gardez votre mauvaise foi pour vous.

Greenpeace

Au Rainforest Festival à Fontainebleau, j'ai adhéré à Greenpeace. Je pense bientôt donner aussi à Sea Shepherd. Vous connaissez mes prises de position au nom de l'écologie - je ne suis pas végétarienne pour rien, je ne passe pas des heures à lire la composition des aliments et des cosmétiques pour rien - il était donc normal qu'à un moment ou un autre je rejoigne ce type d'association. Je reçois régulièrement leur gazette qui détaille leurs missions en cours et les projets à venir, ainsi que les victoires et les échecs. Je me suis renseignée pour savoir s'il y avait une cellule près de chez moi, pour, pourquoi pas, aller filer un coup de main si possible. Je ne leur donne pas des millions, je suis déjà assez fauchée. Je leur donne ce que je peux, vous pouvez aussi leur donner ce que vous pouvez. Ou donner à une autre asso, celle qui vous correspond. J'ai longtemps cru que même donner la somme la plus ridicule allait m'handicaper, mais en fait pas du tout. Il faut juste franchir le pas, donner de l'argent pour quelque chose qui dépasse notre petite personne et qui nous reviens pas instantanément.

Attentat de Nice

Une photo publiée par Armelle De Oliveira (@caeteramoda) le


L'année avait déjà été si éprouvante, des attentats qui secouaient le monde de part et d'autre. Et après l'Euro, on était tellement soulagé qu'il ne se soit rien passé. On commençait à y croire, à se dire qu'on allait remonter la pente. Pas du tout. J'étais au travail, à CNN, quand on a eu l'alerte de l'attentat. Cette nuit a été très longue. Travailler m'occupait l'esprit, j'arrivais à me concentrer sur mon boulot malgré la fatigue et à mettre de côté mes émotions. Quand on m'a renvoyé chez moi, exténuée, je me suis endormie net. Au réveil, j'étais au 36ème dessous. Tout revient au visage et il n'y a rien pour s'occuper l'esprit. J'ai appelé le boulot pour venir prêter main forte. Le lendemain, je m'envolais pour Nice. Sur la Promenade, il y avait encore du sang, ça et là. Pour une journaliste en formation, c'était très dur. Même pour les autres. Un cameraman m'a dit "tu sens cette odeur? Je connais cette odeur. C'est l'odeur du sang mélangé au produit chimique qu'ils mettent pour l'enlever." J'ai cru m'évanouir. C'était de loin la mission la plus difficile de ma vie. Recueillir le témoignage de victimes ou de parents de victime. Faire le psy parce que certaines personnes ont juste besoin de parler. Emmagasiner. Faire l'éponge. On dit souvent que les journalistes sont des vautours, sans coeur. Je peux vous dire que tous autant que nous étions, nous étions accablés, il était extrêmement difficile de faire notre boulot sans avoir les larmes aux yeux - ou pleurer en pleine interview comme moi. Nous sommes le relai entre l'information et vous, et on oublie souvent ce qui nous traverse. C'est éprouvant. Et le contexte actuel laisse à croire que mon métier va de plus en plus souvent ressembler à ça.


Colin Kaepernick - Protestation pacifique contre l'hymne national américain


Cette année a encore été une année difficile pour les Afro-américains. Toutes ces vidéos de confrères abattus par la police, d'actes ouvertement racistes... Et là, Colin Kaepernick s'agenouille. Je ne le connaissais même pas avant qu'il ne fasse autant polémique. De ce que j'ai lu, ce n'est pas le meilleur joueur du monde. Mais il est courageux. Assez courageux pour pacifiquement protester. Il s'est attiré les foudres de l'Amérique, l'Amérique qui nie les tensions raciales, l'Amérique qui baigne dans son privilège d'être blanche, l'Amérique qui reste silencieuse face aux agressions sexuelles, aux violences domestiques, aux meurtres, aux viols, mais qui s'offusque quand un joueur de football américain s'assied pendant l'hymne national pour dénoncer les violences policières qui gangrènent son pays. Une Amérique qui ne s'offusque pas quand des personnes vraisemblablement innocentes se font abattre par des policiers tous les jours aux Etats-Unis simplement parce qu'être Noir est un délit, mais qui s'offusque quand Colin Kaepernick révèle qu'il n'a pas voté aux élections présidentielles. Cette Amérique là, n'a vraisemblablement rien compris. 

Adama Traoré 

Participer à la manifestation en hommage à Adama Traoré a été un élément déclencheur pour moi qui pensait naïvement qu'en France, les gens ne se battaient pas assez contre le racisme d'Etat. Chacun a son opinion quant à l'"affaire" Adama Traoré. Mais qu'en est-il des autres ? Comment ne pas se dire dans sa tête que quelque chose cloche quand cela fait écho à Zyed et Bouna ? Et à tous les autres dont on a rappelé l'histoire lors de la manifestation ? Comment ne pas se dire que quelque chose cloche quand on voit les images des manifestations contre la Loi Travail et cette police qui se sent toute puissante car quasiment à chaque fois impunie ? Ce n'est pas aimer ou détester la police - j'ai eu affaire avec eux assez souvent pendant mon enfance et mon adolescence pour m'être fait une opinion d'eux - c'est surtout cette impunité et cette violence gratuite qui me révolte, et se sont toujours les mêmes qui en sont victimes. Me rendre compte à cette manifestation que nous étions beaucoup à nous sentir concernés par ce racisme d'Etat fendait le coeur, mais c'était aussi un moyen de se rendre compte qu'on était aussi beaucoup à vouloir faire changer les choses. J'ai rencontré plein de militantes afro-féministes là bas, et ça m'a fait chaud au coeur de voir ce sentiment de communauté et de fraternité. C'était quelque chose qui me manquait énormément de Londres

Rose McGowan - le féminisme 2.0 sur Twitter

Rose McGowan cette année, ça a un peu été mon animal totem. A l'image de Jesse Williams et son activisme sur Twitter pour le droit des Afro-Américains, Rose McGowan, elle, défendait le droit des femmes. Avec fougue, et passion, et sans mâcher ses mots. Elle taclait les trolls aussi bien que les politiques. Elle n'a pas hésité à publiquement confesser avoir été agressée sexuellement par un haut dirigeant d'Hollywood sans s'apitoyer sur son sort. Elle a fédéré autour d'elle tout un tas de femmes qui se sont empressées de se libérer d'un poids et ont partagé leurs histoires à leur tour. On a clairement aujourd'hui besoin de plus de Rose McGowan, mais pas que sur les réseaux sociaux. Hollywood l'a mise sur le banc de touche à cause de son franc parler. Il faut redonner du temps de parole à ceux qui ont assez d'audience pour faire bouger les choses.  C'est ce qu'à fait I-D magazine récemment dans une interview de la réalisatrice. Une interview qui clairement montre la détermination de l'ancienne actrice. 
Dans la même veine, Amanda Palmer du groupe The Dresden Dolls a aussi su fédérer les féministes sur Twitter et a répandu énormément d'amour.

Kid Cudi - Discussions sur la santé mentale



Le mois de septembre a été un mois particulièrement éprouvant pour moi, après une année déjà extrêmement compliquée. Je l'ai déjà évoqué dans d'autres posts mais il est important pour moi de vraiment en parler cette fois, peut-être suivre l'exemple de Scott. Je suis dépressive. Depuis aussi loin que je m'en souvienne. Je me revois, enfant, je devais avoir 3 ou 4 ans puisque ma mère habitait encore dans l'appartement que mon père venait de quitter à cause du divorce - sur les genoux de ma mère qui m'appliquait un produit à l'intérieur des joues. Le dentiste avait remarqué que je me mangeais l'intérieur des joues à cause de mon anxiété. Ce n'était que le début. J'en suis arrivée quelque part dans mon adolescence à aller en douce dans la chambre de mon père, sortir de la boîte à outil cachée sous son lit le cutter pour le cacher sous mon oreiller. En septembre, je me suis vue aller chercher le cutter et le cacher sous mon matelas alors que ça faisait deux ans que j'avais arrêté de me faire du mal. Ca faisait deux ans que je pensais aller mieux. C'est ça le problème avec la dépression, on en revient jamais vraiment. C'est quelque chose qui fait parti de soit, qui finit par nous définir parfois. On apprend à vivre avec, à le cacher, à faire semblant. Le plus compliqué avec la dépression, c'est de l'expliquer à ceux qui n'en souffrent pas. Certains pensent que la dépression c'est juste traverser une mauvaise passe, qu'il faut juste "voir la vie du bon côté", et qu'après par magie, tout va mieux. Mon propre père, alors qu'il a  lui-même perdu son frère dépressif, m'a fait un sermon quand j'avais 14 ou 15 ans, comme si me gronder parce que j'allais mal pouvait me faire aller mieux. J'ai mis du temps à l'accepter. Je n'ai pu me l'avouer à moi-même que cette année: je suis malade. Et je le serais très certainement toute ma vie. Mais enfin accepter le fait que je sois malade m'a énormément soulagé. Pendant 5 ans, j'ai consulté une psychologue, sur l'avis de ma CPE qui m'a très certainement sauvée la vie au lycée quand j'avais une relation assez morbide avec le contenu de mon armoire à pharmacie pour rester clouer au lit pendant des jours et louper des cours. Ma psy m'a très vite diagnostiquée comme dépressive et conseillée un traitement médicamenteux. Et j'ai toujours refusé. Prendre des cachets c'était reconnaître que j'étais malade et je n'étais pas prête. Pourquoi ? Parce que comme Kid Cudi le dit, j'avais honte. Physiquement je n'étais pas malade, je n'étais pas enrhumée ou grippée. Non, j'étais malade dans ma tête. La dépression est une maladie mentale. Accepter ça, c'est accepter le lot de préjugés qui va avec. Ma mère toute mon enfance a qualifié de "faible" ou de "fou" mon oncle qui s'est ôté la vie car dépressif. Je n'avais pas à mon tour envie d'être qualifiée de "faible" ou de "folle", surtout par ma propre mère, et j'avais besoin de tout sauf ça. Quand un jour, j'ai eu assez de courage pour avouer à ma famille que j'étais suivie par une psychologue, ça a déclenché une crise à la maison. Mon frère m'a fait la morale à son tour, m'expliquant que je n'avais pas besoin de psy, qu'il fallait aller de l'avant, que "ce qui ne me tue pas me rend plus forte", qu'il fallait simplement que je parle à ma famille. Mais quand j'essayais d'en parler, on me hurlait au visage "sale folle, va te faire soigner !" ou encore "va  chez ta psy" en tant qu'"insulte". Il y a plus encourageant comme discours.  Eh bien moi j'encourage toutes les personnes qui traversent une mauvaise passe qui n'est pas qu'une simple mauvaise passe: faites-vous aider. Sans ma psy et ma CPE, je ne serais certainement pas présente aujourd'hui pour écrire tout ça. On a tellement stigmatisé les maladies mentales que les gens ont peur de se faire soigner, au détriment de leur propre vie. Quand on a une gastro, on va chez le médecin. Pourquoi serait-ce différent quand on a une maladie mentale ? Le fait que ce type de maladie soit invisible ne devrait pas nier leur existence. Elles sont bien réelles et la vérité est qu'on est bien plus nombreux à être concernés qu'on ne le pense. Ce qu'a fait Kid Cudi, après ma "rechute" et une année où beaucoup de langues se sont déliées au sujet de la santé mentale, j'ai trouvé ça très courageux. D'autant plus que la société fait pression sur les hommes et leur interdit d'être "faible" pour montrer la force de la masculinité, surtout sur les hommes noirs. Au final, c'est être davantage fort que de dire "je suis dépressif et une potentielle menace pour ma vie donc je vais me faire soigner". D'autant plus qu'avec son statut, Kid Cudi a permis de toucher les masses et de sensibiliser ses fans au sujet de la santé mentale. Mais le chemin est encore long avant de réussir à mettre un terme à la stigmatisation des dépressifs et des autres malades mentaux. Regardez les moqueries qu'a essuyé Kanye West parce qu'il s'est fait interner en hôpital psychiatrique, deux mois après Kid Cudi. J'espère sincèrement qu'un jour les gens comprendront, à commencer par ma propre famille, qu'être dépressif, on ne le choisit pas, on ne fait pas ça pour chercher l'attention, on en souffre énormément et ça ne se guérit pas en un claquement de doigt. 


N'hésitez pas à me suivre sur Twitter où je relaie énormément d'information sur le droit des femmes, les violences raciales (en France, aux US et à travers le monde), l'écologie et d'autres sujets. Je partage aussi pas mal de choses du même style sur Facebook.

Armelle De Oliveira

2 commentaires:

  1. Magnifique cette rétrospective 2016 ! Que je suis navrée d'apprendre ta souffrance face à ce mal invisible. La dépression étant un combat du quotidien, je suis de tout coeur avec toi. Je ne te connais pas énormément mais l'année dernière j'ai rencontré une jeune femme sublime et pétillante. Je te souhaite une prompte guérison and keep your head up ! Bises

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