28/12/2014

TRAVEL INSPIRATION | I'M A TRAVELLER

Je suis française. Mon père est né d'une mère bourguignonne et d'un père français d'origine espagnole et portugaise. Ma mère est née à Brazzaville au Congo. Mon frère est né à Pointe-Noire au Congo. Mes parents se sont rencontrés en Afrique. Mon père a travaillé au Tchad à Ndjaména et au Cameroun à Yaoundé. J'y es mis les pieds bébé et en garde des souvenirs flous. J'imagine que c'est comme ça que tout à commencé. En écoutant les récits de mon père à table contant les frasques de mon frère dans les vagues au Sénégal ou des anecdotes sur la vie avec ma mère au Congo...
J'ai eu la chance en grandissant d'avoir un père ayant les moyens de nous emmener en vacances. C'est un luxe pour lequel je serais éternellement reconnaissante. A la Toussaint et à Pâques, on se rendait à ma maison de campagne en Bourgogne. Un court voyage d'une heure et demi qui me permettait de chanter les tubes des années 90 à tue-tête avec ma grande-sœur mais aussi d'observer le paysage se modifier à travers la vitre. Des champs à perte de vue... Je me souviens aussi de quelques Noëls heureux passé là-bas, et d'autres moments moins heureux.
En hiver, on prenait la route pour les stations de ski: les Geais, Val d'Isère, Les Arcs, La Plagne... On partait après l'école le vendredi, et je m'émerveillais devant le paysage éclairée par la Lune avec laquelle nous semblions faire la course. Mon père tenait bon en écoutant Rires & Chanson et moi je restais silencieuse derrière à inventer des histoires jusqu'à ce que nous arrivions à Annecy pour une escale d'une nuit. Je me souviens que pendant longtemps je m'étais dit que je voulais vivre ici et y élever mes dix enfants. Puis quelques années plus tard, l'adolescente citadine blasée que j'étais devenue s'est dit "no way, c'est le trou du cul du monde ici...". Cette adolescente était tombée amoureuse de Paris, comprenez-la. Et elle aimait beaucoup moins aller au ski. Parce qu'il n'y avait pas Internet pour aller sur MSN, parce qu'il faisait froid et parce que le ski c'est un effort sportif auquel elle ne portait aucun intérêt. Puis cette adolescente a grandit et redécouvert les joies du ski, entre amis d'abord, puis à nouveau en famille. Elle savoure désormais la douleur dans les cuisses après une bonne piste noir et se challenge sur un glacier abrupte. Parce que c'est ça voyager: c'est découvrir, détester, apprendre, aimer... et en redemander !
Mes meilleurs souvenirs resteront ceux des 10 à 12h de route qui séparaient Paris de Hyères ou de Perpignan. J'en ai passé des étés à Hyères à faire des pâté de sable avec ma sœur, à jouer au sirènes dans la mer, à nager jusqu'à la bouée et y faire des crises de panique, à rester allongée sur le dos de mon père pendant qu'il nageait jusqu'au ponton... Il y avait aussi la nuit des étoiles filantes sur le port, les feux d'artifices, le marché de nuit et ses nombreuses festivités, le restaurant à crêpe où on allait toujours déjeuner, on y avait même rencontré une fois Bernard Lavillier et chanté La Capoeira sur ses genoux avant qu'il nous signe un autographe sur la nappe en papier... A Perpignan, on posait bagage dans l'immense villa d'un bon ami de mon père. On jouait avec son chien, on tripotait tous les objets hors du commun dont sa maison regorgeait, on décollait les escargots sur le mur en crépis qui montait à la maison, on zonait dans le square au bout de la rue dans la toupie, on se baladait dans le village, on écoutait aux portes quand les adultes parlaient du bon vieux temps dans la cuisine, on allait à la plage et parfois on se retrouvait sur des plages nudistes par erreur, on passait en voiture devant un verger de pêchers et on roulait sur le passage à niveau. Parfois on allait chez d'autres amis de mon père qui habitait une maison fantastique dans la montagne. Je garde des souvenirs fabuleux d'éclats de rire, de l'odeur du vin et de la cigarette...
Pendant toute mon enfance, j'ai vu ma famille voyager. Mon père pour la plongée, ma mère retourner pour la première fois au Congo puis aller à Miami et en Martinique parce qu'on ne vit qu'une fois, mon grand-frère partir en colonie en Angleterre puis partir au Mexique avec sa copine, mes grands-parents au Maroc, en Turquie, au Mexique, au Brésil...
Puis est venu mon tour. ENFIN ! Ma mère m'a envoyé en colonie en Bretagne puis en Ardèche, où j'ai gagné un concours de chant et de danse. J'ai fait un voyage scolaire à Londres, où mon amour pour cette ville s'est déclaré. Mon père nous a emmené ma sœur et moi en Égypte, à Hurgada au bord de la Mer Rouge, où nous avons vu la Vallée des Reines, nous sommes descendues dans le tombeau de Rasmes, nous avons déjeuné à Louxor et mis nos mains dans le Nil, nous avons fait du quad dans le désert du Sinaï et bu le thé dans un village Touareg avant de faire une balade à dos de chameau. Mon père m'a emmené à Djerba en Tunisie où j'ai appris qu'il pouvait y avoir des averses diluviennes en plein été. Je suis partie en colonie en Irlande et ai parcouru les quatre coins du pays à 15 ans, ce qui reste pour moi la colonie la plus marquante de ma vie. L'année d'après j'ai fait un séjour itinérant au Portugal où j'ai pu découvrir à tâtons une partie de mes origines. J'ai passé deux étés à Biarritz où j'ai brailler en état d'ébriété avancé les chansons cultes des fêtes de Bayonne. Je suis retournée à Londres deux fois. J'ai découvert les vices d'Amsterdam, deux fois. J'ai passé un été dans une villa, avec une dizaine d'amis en Espagne. J'ai rejoins ma sœur à Shanghai pour la fin du monde. Elle m'a fait découvrir cette ville et cette culture malgré le froid polaire et la pollution qui me rendait malade. Nous avons fait du toboggan sur la muraille de Chine, elle a planké sur la muraille de Chine, nous nous sommes disputés à Tiananmen, nous avons pris un train couchette en première classe pour faire Beijing-Shanghai, j'ai voyagé avec Qatar Airlines qui m'a gavé comme une oie à chaque vol... Je suis allée à Édimbourg voir ma meilleure amie. Nous avons mangé de la panse de brebis de bon matin, pris une photo devant le café où J.K. Rowling a écrit Harry Potter, traîné dans un cimetière, vu la mer au loin, chanté The Weeknd chez Urban Outfitters, passé beaucoup trop de temps chez Topshop, et testé nos limites en regardant Paranormal Activity en nous gavant de pies... J'ai fait Interrail le temps d'un été et me suis rendue à Prague, Vienne, Budapest, Zagreb, Split, Ljubljana, Munich, Berlin et Amsterdam en trois semaines pour moins de 1000€ au total. J'ai encore rejoins ma sœur à l'autre bout de la planète, à Los Angeles cette fois pour un voyage de folie où je suis tombée sous le charme de cette ville si paisible face à l'Océan Pacifique. Mon école m'a permis de me rendre en Israël et de découvrir ce pays qui fait tant parler. Je l'ai parcouru en long, en large et en travers, j'en garde un souvenir beau, pur et traumatisant à la foi. Je suis retournée à Budapest et ai pris davantage le temps de découvrir la ville, sa langue et son terroir.
Désormais, je vis à Londres. Depuis bientôt trois mois. Je suis plus qu'heureuse d'y être. C'est un rêve qui prend ses racines dix ans en arrière qui est devenu réalité. Mais je ne suis plus habituée à être tant sédentarisée. Trois mois au même endroit c'est déjà trop. Et je sais que je ne pourrais pas réellement voyager avant un an. Alors je voyage dans ma tête. Et voilà les destinations qui me font cogiter:

1. La Turquie

Se serait comme boucler une boucle. Mon père m'a dit toute mon enfance qu'un jour il m'emmènerait en Turquie, à Istanbul, voir le plus gros diamant du monde. Cette "inception" me suit puisque je rêve désormais de me rendre à Istanbul et de visiter le palais de Topkapi. Et puis "j'adore les loukoums"... Ce pays regorge de trésors que j'aimerais prendre le temps de d'observer calmement. Et ses plages paradisiaques...



2. L'Afrique

Oui je sais, ce n'est pas un pays. C'est un continent. Et pas n'importe lequel. C'est LE continent. Le continent où ma mère a vu le jour. Le continent vers lequel une grande partie de ma vie converge. Ce n'est pas seulement là où mes parents se sont rencontrés. Mon père a, je le sais, une vive affection pour ce continent. Que se soit le Sénégal, le Congo, le Tchad ou le Cameroun, il ne tarit jamais d'histoires à raconter quand on le lance sur le sujet. Et ma mère ne cesse jamais de dire que la Côte d'Ivoire est un pays sublime. J'aimerais à mon tour voir ces pays qui fascinent tant mes proches, ces pays d'où mon sang vient, ces pays que j'ai foulé mais ne me souviens plus...

3. Le trio Canada/Afrique Du Sud/Australie


Ces pays regorgent d'Histoire, de patrimoine et de paysages à couper le souffle. Il n'y a rien de mieux pour remettre les pendules à l'heure et se rappeler que finalement, nous ne sommes que de passage sur cette splendide vieille Terre et que nous lui devons tout.







4. Saint-Pétersbourg

Je n'ai jamais vraiment été intéressée par la Russie, si ce n'est que via le dessin animée Anastasia. Cependant, lors de mon voyage à travers l'Europe Centrale, j'ai pu percevoir l'influence de l'architecture russe et je pense que Saint-Pétersbourg serait l'endroit parfait pour me réconcilier avec la Russie.



5. Rio De Janeiro

Je me souviens avoir écrit mon premier "roman" entre mes 10 et 12 ans en écoutant un disque de musiques traditionnelles du Brésil en boucle. J'imagine que ce genre de détail marque. En voyant des images à la télévision des JMJ à Rio, je me suis dit "Mince! J'aimerais être là bas!". Mais avec la Coupe du Monde l'été dernier et les Jeux Olympiques, j'ai peur que cette ville de ce pays à la croissance fulgurante me soit interdite pour encore quelques longues années...



6. Le Maroc

Après avoir fait l’Égypte et la Tunisie, pourquoi bouder le Maroc ? Ce pays a l'air si majestueux... Il me tarde énormément de le parcourir.



Je vais m'arrêter là pour faire court et pour ne pas finir cet article complètement frustrée. Je suis du genre à vouloir vivre partout en même temps. Si j'avais le don d'ubiquité, ma vie serait bien meilleure. J'aimerais pouvoir retourner et approfondir mes connaissances de chaque endroit dans lequel je me suis rendu. Mais aussi aller toujours plus loin et en voir toujours plus. Et je suis consciente qu'une vie ne me suffirai pas à voir toutes les merveilles que cache notre chère Terre. C'est réellement frustrant. Mais je sais reconnaître que j'ai les moyens, de temps à autres, de voyager. Une bénédiction que d'autres n'ont pas. Et je savoure, je savoure à outrance. 2014 m'a comblé niveau découverte du monde. J'espère que 2015 suivra la même lancée.

Et vous où aimeriez-vous aller ?

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