08/01/2015

WHY 2014 WAS GOOD TO ME



J'ai été dépressive pendant près de 10 ans. Peu de gens le savent mais je n'ai plus peur de le dire. J'ai été dépressive. Je ne vous parle pas d'une déprime passagère liée à la crise d'adolescence ou parce que Brandon a dit à Melissa que j'étais amoureuse de Jack alors qu'il sortait avec Mélanie. Non, je parle de la vraie dépression. Celle qui vous tire au fond du trou, qui vous submerge, qui vous remplit de dégout, de culpabilité, de colère, de tristesse. Celle qui vous donne envie de vous couper les veines au milieu de la nuit avec un cutter Caterpillar récupérer dans la caisse à outil sous le lit de son père ou avec une vulgaire paire de ciseaux Maped. Celle qui vous fait passer votre oral de TPE dans les vapes parce que vous avez ingéré juste avant littéralement tous les médicaments de l'armoire à pharmacie. Celle qui vous cloue au lit pendant des jours, sans manger, juste dans le noir à pleurer sans s'arrêter.
Mais aujourd'hui c'est fini. Après des années de thérapie, le soutien de certains amis et surtout de mes grands-parents, j'ai enfin sorti la tête de l'eau. 2014 était la première année en dix ans que je voyais enfin le monde à la surface. Et ça fait du bien.

I've been depressive for about 10 years. Few people know it but I'm know affraid anymore to tell it. I've been depressive. I'm not talking about bout of depression linked to teenage angst or becauce Brandon told Melissa that I was in love with Jack whereas he was dating Melanie. No, I'm talking about real deep depression. The one that drags your down the hole, that overwhelms you, that fills you with repugnance, guilt, anger, sadness. The one that makes you want to slice your wrists in the middle of the night with a Caterpillar cutter stolen from the toolbox hidden under your father's bed or with simple Maped cissors. The one that makes you attend an oral exam in highschool completely high because you swallowed every single pill of the medicine chest right before it. The one that bedriddens you for days, without eating, crying in the dark without being able to stop.
I'm glad to say that now it's over. After years of therapy, the support of some of my friends but most of all the support of my grand-parents, I finally got my head above the water. 2014 was the first year in ten years I finally saw the world from the surface. And it felt good. I'm just counting my blessings right now.

Avoir mon propre appart

J'ai eu mon premier appartement en 2013 mais ça a contribué à mon bonheur. J'en rêvais depuis longtemps. C'était un peu la solution de facilité que de quitter sa famille mais ça a marché. Je n'étais pas si loin donc je revenais quand je voulais mais j'étais seule. J'avais le contrôle sur mon chez moi et mon train de vie sans devoir rendre de compte à personne et ça soulage tellement... Ma fierté personnelle c'est d'avoir assumé cet appartement toute seule. Je travaillais tous les samedis chez Hollister pour payer mon électricité, ma bouffe et mes dépenses personnelles. Le coup de pouce du gouvernement avec les APL était bienvenu et le reste était assumé par la pension alimentaire que mon père me versait (c'est pas mal en fin de compte d'avoir des parents divorcés).  J'ai dû jongler entre école, reportages, travail, fac et vie personnelle pendant 1 an et j'ai réussi. Je suis presque devenue une adulte.

Getting my own flat

I got my first flat in 2013 but it contributed to my happiness in 2014. It's been so long I've been dreaming about it. It was a little bit the easiest way to get rid of my family drama but it worked. I wasn"t that far so I could come back whenever I wanted, but I was alone at last. I had control over my own place and my way of life without having to give an explanation for that. It was such a relief... My own pride is that I managed to take that flat upon myself. I worked every saturday at Hollister to afford my electricity bill, my food and my personnal expenses. The government helped me out a little with the housing benefit and the rest was on my father's alimony (see, that's not that bad to have divorced parents). I had to juggle with school, reports, work, uni and personnal life for a year and I succeeded. I'm almost an adult now.






Entrer en école de journalisme

Ça aussi c'était en 2013 mais ça m'a comblé en 2014. J'ai passé trois années d'apprentissage en carton à la fac, soit disant de langue. La théorie était de mise et la pratique on ne la voyait jamais... La déception était totale. J'ai zoné, énormément, avec des gens tout aussi désabusés que moi. Et peu à peu l'étau de la fac s'est resserré autour de moi et je me suis presque retrouvée prisonnière. Et puis j'ai passé le concours de l'IEJ, en secret. D'abord parce que je suis superstitieuse et que je n'avais pas envie de donner la possibilité à des gens mal intentionnés de me mettre des bâtons dans les roues. Ensuite, parce que ma meilleure amie de l'époque avait aussi passé des concours pour des écoles prestigieuses, sans succès et que je n'avais pas envie de me pavaner. Quand j'ai été reçue, j'angoissais de lui apprendre. Je l'ai fait, lâchement, pendant un jeu à boire dans notre auberge à Berlin quand elle commençait à me taper sur le système. Bref. Mon entrée à l'IEJ m'a un peu sauvé la vie. J'ai repris du plaisir à aller en cours, je n'y allais plus à reculons mais en avance, tous les matins pour peaufiner un montage ou pour réserver une caméra, je m'éclatais en reportage et m'amusais comme une folle. J'ai fait des rencontres fabuleuses et ai grandi professionnellement. Ça m'a tellement boosté que j'ai même fini ma seconde année de licence dans la foulée en frôlant le 12 de moyenne. J'ai appris à rêver plus grand, plus loin, parce que je savais que mon école et son apprentissage me portaient. J'ai vu le regard de mon père changer sur moi, lui que j'avais tant déçu d'année en année. J'ai repris confiance en moi et ça j'en serais reconnaissante pour toujours.

Getting into a journalism school

That was actually in 2013 as well but it lavished me in 2014. I spent three years of crappy education in uni, supposed language studies. Theory was predominant and we never praticed orally. The disappointment was huge. I hanged around a lot, with people as disillusioned as me. Gradually, the noose was tightening around me and I almost got trapped. Then I passed the IEJ competitive exam, in secret. First of all because I'm superstitious and I didn't want to give the opportunity to someone with bad intentions to put a spoke in my wheel. Secondly, because my best friend at that time had also took competitive exams of prestigious journalism schools, and failed, so I didn't want to brag. When I got in, I worried about how to tell her. Finally, I did it cowardly during a drinking game in our Berlin hostel because she was getting on my nerves. Anyway. Attending IEJ kind of saved my life. I had pleasure at going to school again, I didn't go backwards again, I went early, every morning to polish a video-edit or to get a camera, I had fun during reports and enjoyed myself a lot ! I met wonderful people and professionnally grew up a lot. It boosted me so much I validate my second year of uni while at it and brushed past the merit. I learned to dream bigger and further, because I knew my school and its education were carrying me. The look of my dad changed upon me as I disappointed him so much during so long time. I gained self confidence and will always be thankful for that.


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Faire mon stage en Israël

Mon école en Février nous a annoncé qu'était mise en place une Summer School en Israël avec un mois de cours de radio et télé dans une prestigieuse université sur place ainsi qu'un mois de stage au sein de la rédaction d'i24news. Au départ, la jeune demoiselle habituée à l'auto-censure que j'étais en rêvais mais ne s'y voyait pas vraiment. Puis boostée par ma famille, j'ai déposé mon dossier de candidature. En juin, j'embarquais pour la terre inconnue, la terre promise. Ça a été ma terre promise. J'ai tellement gagné en maturité et en travail d'introspective de ce voyage. Israël regorge de trésors, surtout pour une chrétienne comme moi. Certains moments ont été plus forts que d'autres mais je me souviendrais à jamais de cette fin de journée que j'ai passé en larme sans pouvoir m'arrêter du Mur des Lamentations jusqu'au Chemin de Croix. J'ai énormément appris via des intervenants de différents bords sur le conflit israélo-palestinien, j'ai dû apprendre à faire la part des choses et ne pas me laisser retourner le cerveau, faire mon devoir de journaliste en somme. J'ai vécu la guerre, les sirènes d'alerte au missile, courir au bunker ou à la cage d'escalier la plus proche, la panique, la culpabilité d'être du côté où on est plus à l'abri que de l'autre, la colère, la tristesse, la fatigue... Et la joie immense que d'insoupçonnés moments de vie procurent.

Internship in Israël

In February, my school informed us that they were settling a Summer School in Israel with one month studying radio and TV in a prestigious university followed by a one-month internship within i24news newsroom. At first, the young self-censored lady I was dreamt of it but didn't really see her there. Then, boosted by my family, I filed an application. In June, I boarded for a destination unknown, a promise land. My promise land. I've gain so much maturity and instropective skills during this Summer School. Israel is overflown with treasures, moreover according to a Christian like me. Some moments were stronger and more moving than others but I will never forget that early evening I spent crying without being able to stop in front of Wailing Wall and all the way of the Stations of the Cross. I tremendously learned thanks to the teachers and lecturers and guides from different side about the israelo-palestinian conflict, I had to take things into consideration and not letting myself be brainwashed, do my journalistic job I guess. I experienced war, missile alert sirens, running to the bunker or the closest staircase, panic, guilt for being on the safest side of the conflict, anger, sadness, tiredness... And the immeasurable joy that meaningless moments of life bring.
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Valider ma deuxième et ma troisième année de licence

Je ne compte plus le nombre de gens qui m'ont dit "Tu vas galérer à valider la fac et ton école en même temps... En plus tu travailles à coté ? Eh bah dis donc...". Tous ces gens qui me voyaient vaincue d'avance, qui me pensaient faible, qui doutaient de moi. Je doutais aussi par moment, mais dès le début je savais que j'y arriverais. Si j'ai mis 4 ans à valider 2 années de fac, ce n'était pas parce que j'étais stupide, c'est parce que je n'aimais pas ça, que je ne voyais pas où ça me menait. Alors je traînais des pieds avec mes acolytes, traîneurs de pieds aussi. Mais là c'était différent, j'avais un but, je voyais la lumière au bout du tunnel. Et j'ai cloué le bec à mes détracteurs.

Finishing uni

I lost count of the number of people who told me "You're so gonna struggle to validate your journalism school and uni at the same time... And you're working aside ? Well well well...". All these people pictured me defeated, they thought I was weak, they doubted. I doubted too sometimes, but since the beginning I knew I would do it. If it took me 4 years to pass 2 years of college, it wasn't because I was dumb, it was because I didn't like it, I didn't see were that was leading me to. So I was hanging around with my hanging around buddies. But that was different, I had a purpose, I saw the light at the end of the tunnel. And I shut my detractors up.

Obtenir mon permis de conduire

Après environ 60h de conduite et 6000€, j'ai enfin eu mon permis de conduire. J'en aurais fait des crises de nerfs à cause de mon auto-école... Comme d'habitude, je ne l'ai dit à personne non plus. Il faut croire que ça me sourit à chaque fois. Je n'avais rien dit pour mon code non plus. Fierté personnelle: passer son permis et l'obtenir alors qu'on souffre d'une violente intoxication alimentaire. Laissons ces vilains souvenirs aux oubliettes.

Getting my driving license

After approximately 60 lessons and about 6000€ spent, I finally got my driving license. I've had so many nervous breakdowns because of my driving school... As usual, I kept it a secret. It seems like it's working for me. I didn't say anything for the theoric exam either. Personal pride: I suffered a violent food poisoning on the day of my exam and I still got it.

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Partir faire mes études à Londres

Ceux qui me connaissent bien savent que c'est un rêve que je chérissais depuis presque dix ans. J'ai essayé à deux reprises d'y parvenir en vain, mes candidatures Erasmus étant tout le temps rejetées. Me valant d'énormes crises d'angoisse, d'anxiété, des insomnies, des larmes en plein amphi comme dans les séries américaines. Mais encore une fois, grâce au soutien infaillible de ma famille et aux ailes que m'a donné mon école, j'ai pu accéder à ce rêve de gosse. Me voilà désormais londonienne jusqu'à l'os avec mon boulot de vendeuse chez Topshop et ma student Oyster Card. Je suis légèrement déçue par l'enseignement dispensé ici par rapport à celui que j'ai reçu à Paris mais je ne pourrais jamais assez remercier le Ciel de m'avoir permis de vivre ce rêve !

Study in London

Those who know me well know that it's a dream I cherished for over ten years. I applied twice to the Erasmus program but got rejected every time. I had anxiety attacks, sleepless nights, tears coming in the middle of a lecture just like in american TV shows. But once again, thanks to the unerring support of my family and to the wings my school gifted me with, I could access this childhood dream. This is me now, Londoner to the bone with my sales woman job in Topshop and my student Oyster Card. I'm a little bit disappointed by the teaching provided here compared to the one provided in Paris but I couldn't thank enough the Lord for allowing me to live that dream !

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Voilà mon témoignage d'optimisme pour 2015. Quand on a été au fond du gouffre, on peut toujours s'en sortir. Il faut accepter les échecs, vivre avec son passé, être patient, voir les choses du bon côté, se débarrasser des entourages néfastes  et s'accrocher aux bonnes choses, aussi insignifiantes soient-elles.

This is my optimism testimony for 2015. When you've hit rock bottom, know that you can still rise up. You have to accept failure, live with your past, be patient, see thing on the bright side, get ride of harmful entourage and hang on to good things, as meaningless as they seem.

Bonne année 2015 ! 
Happy 2015 !

1 commentaires:

  1. what a huge and interesting article, your 2014 seemed to be indeed good to you. I hope you will have an even better 2015

    www.thefashionfraction.com

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